Doctoral thesis

Le sentiment de sécurité en milieu scolaire: analyse des dynamiques sous-jacentes aux comportements apprenants des élèves

    2021

1 ressource en ligne (326 pages)

Thèse de doctorat: Université de Fribourg, 2021

French Ce travail s’intéresse au sentiment de sécurité des élèves au sein d’un groupe- classe. Une telle notion a été forgée à partir de celle de sécurité psychologique introduite dans le milieu organisationnel pour comprendre le fonctionnement des dynamiques de groupe à partir des perceptions qu’ont les individus les uns vis-à-vis des autres (Edmondson, 1999, 2003a, 2008). Ainsi, nous cherchons à mieux comprendre la manière dont les élèves osent s’engager au sein du groupe-classe avec des comportements dits « apprenants » à la lumière du degré de sécurité qu’ils perçoivent au sein de leur classe. Un modèle multidimensionnel est proposé pour évaluer le sentiment de sécurité et les comportements apprenants (« rechercher de l’aide », « revenir sur ses erreurs », « s’exprimer librement »). En particulier, les dimensions d’aide, d’admissibilité de l’erreur et de liberté d’expression sont proposées à la fois sous l’angle de la dynamique qui se construit avec les camarades (sentiment que ces derniers offrent un cadre propice aux comportements apprenants), mais également sous l’angle de celle qui concerne l’enseignant (sentiment que l’enseignant propose un cadre sécurisant). Des dimensions touchant à la violence scolaire (sentiment de risquer d’être la cible de camarades ou d’être témoin de violence, perception de l’enseignant comme une personne de confiance et efficacité perçue de son intervention en cas de violence, mais aussi prise en compte du fait d’être acteur ou victime) ont été intégrées au modèle de base. En effet, il est reconnu qu’un tel phénomène impacte inévitablement le vécu scolaire des élèves, voire les perceptions de ces derniers vis-à-vis de l’école ainsi que les dynamiques de classe entre élèves ou entre élèves et enseignant (Debarbieux, 2013 ; Galand et al. 2012). Sur la base du modèle conceptuel avancé, une schématisation du processus de prise de risque interpersonnel est proposée pour explorer les mécanismes socioaffectifs touchant aux dimensions du sentiment de sécurité qui sont censés jouer un rôle dans l’adoption de comportements apprenants au sein de chaque groupe-classe au singulier. Des mesures des buts scolaires (de performance, de maîtrise, et d’évitement du jugement) et des buts sociaux (de prosocialité et de retrait social) poursuivis par les élèves ainsi que des indices sociométriques (« expansivité affective » et « statut sociométrique ») sont prises en compte dans le cadre de cette recherche afin d’apporter un regard sur le fonctionnement relationnel et scolaire des élèves en lien avec la sécurité ressentie. Des questionnements relatifs à ce modèle ont émergé de la partie théorique de notre travail pour questionner les dynamiques différentes dans les classes. Pour chaque groupe, ils interrogent en particulier : i) comment les dimensions retenues sont liées les unes aux autres, tout en permettant de saisir le processus de prise de risque interpersonnel sous-jacent au sentiment de sécurité ; ii) dans quelle mesure le sentiment de sécurité évolue ou reste stable au long de diverses périodes d’une année scolaire ; iii) quelle est la représentation des enseignants titulaires et de soutien pédagogique vis-à- vis de la sécurité perçue par les élèves, voire quelles sont les similitudes et les divergences entre une telle représentation et le sentiment de sécurité vécu par les élèves. Une récolte de données mixte et longitudinale a eu lieu entre avril et décembre 2018 à l’aide de divers instruments (questionnaires quantitatifs, questionnaires mixtes, entretiens semi-directifs). L’échantillon se compose de trois classes du secondaire I de la Suisse italienne (58 élèves), ainsi que des quatre enseignants qui y sont titulaires, tout comme des deux enseignants de soutien pédagogique qui interviennent auprès de certains élèves. Les résultats sont présentés et discutés par classe dans le but d’étudier le sentiment de sécurité selon les spécificités socioaffectives propres à chaque groupe-classe. L’impact joué par les camarades ou par l’enseignant dans le processus de prise de risque interpersonnel n’est pas similaire d’une classe à l’autre et les analyses mettent bien en évidence des fonctionnements propres à chaque groupe. Les dynamiques particulières observées permettent donc de distinguer trois patterns de classe : une classe sécure, une classe semi- sécure et une classe insécure. Ces apports sont enfin enrichis par des réflexions autour de la vision des enseignants (titulaires et de soutien pédagogique) du sentiment de sécurité. En particulier, elles mettent en évidence l’importance accordée par les enseignants à la libre expression ainsi que la conviction de ces derniers d’avoir un rôle dans le sentiment de sécurité de leurs élèves. Au final, le travail souligne l’intérêt d’accompagner les élèves dans la prise de conscience de leurs états affectifs, ainsi que l’utilité d’intégrer dans la formation (initiale et continue) à l’enseignement des apports spécifiques relatifs au sentiment de sécurité au sein de groupes-classes.
Faculty
Faculté des lettres et des sciences humaines
Language
  • French
Classification
Education, teaching
License
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