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Journal article

Rosangela Gramoni, militante féministe genevoise pour la santé des femmes depuis cinquante ans

BP2-STS

  • 2023
Published in:
  • Nouvelles Questions Féministes. - Editions Antipodes. - 2023, vol. 42, no. 2, p. 97-110
Mouvement de libération des femmes
Mouvement pour la santé des femmes
Féminisme
Suisse
French Féministe révolutionnaire, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes de Genève, militante au Dispensaire des femmes, travailleuse psychosociale au sein de l’association Viol-secours et artiste depuis sa retraite, le parcours de Rosangela Gramoni est incroyablement riche et inspirant. Née en Italie en 1944 dans une famille ouvrière, elle grandit à Genève et se forme comme biologiste à l’Université de Genève et à l’Université de Montréal. De retour de son voyage au Canada, où elle s’est imprégnée des idées et des pratiques des féministes nord-américaines, Rosangela impulse avec Suzanne Lerch — Genevoise rencontrée à Montréal — la création du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1971, date de parution du premier tract. Aux côtés d’autres militantes genevoises, elle s’engage dans le projet innovant du Dispensaire des femmes, centre autogéré pour la santé sexuelle et reproductive des femmes créé en 1978 sur l’exemple des Women’s Health Clinics américaines. En voici quelques caractéristiques : tâches tournantes au sein de l’équipe, salaire égal et organisation autonome, remise au centre des savoirs gynécologiques et naturopathiques des femmes, « usagères » invitées à prendre en main leur santé 1. Le Dispensaire rompt avec les pratiques des autres centres de santé (planning familiaux, hôpitaux, etc.), selon les enseignements de la démarche du self help féministe. Le travail de Rosangela Gramoni au Dispensaire l’amène également à voyager. Dans le cadre d’un programme d’échanges interculturels entre militantes du Sud et du Nord global promu par le Women’s International Information and Communication Service (ISIS), elle part aider à mettre en œuvre un dispensaire à São Paulo (Brésil) de janvier à mai 1986. Ce séjour atteste de l’importance des échanges transnationaux pour les mouvements féministes de cette période, notamment dans le contexte des luttes pour la réappropriation de leur corps et leur santé par les femmes. En 1982, Rosangela fait partie du groupe de travailleuses sociales et travailleuses du sexe, dont Grisélidis Réal, qui fonde Aspasie, association de défense des droits des prostituées. De 1998 à 2008, elle est travailleuse psychosociale à Viol-secours, association féministe genevoise qui lutte depuis 1985 contre les violences sexistes et sexuelles par le biais de la prévention et de la création de groupes de parole et d’autodéfense. L’association développe une analyse féministe des violences comme étant le produit du système patriarcal. À la faveur d’échanges et d’interventions dans les séminaires que nous avons dispensés à l’Université de Genève, nous sommes devenues amies. Depuis, Rosangela n’en finit pas de nous surprendre par sa radicalité, son énergie et son humour décapant. Son activisme joyeux et radical est une puissante source d’inspiration pour les féministes des nouvelles générations. Lors d’une soirée publique que nous avons organisée le 30 juin 2022 à Lestime, association féministe et lesbienne genevoise, Rosangela a raconté son histoire fascinante devant un public attentif.
Faculty
Faculté des lettres et des sciences humaines
Department
Département des sciences sociales
Language
  • French
Classification
Demography, sociology, statistics
License
License undefined
Open access status
bronze
Identifiers
Persistent URL
https://folia.unifr.ch/unifr/documents/330952
Statistics
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