Doctoral thesis

Faire sa place au sein de la profession vétérinaire : les vétérinaires homéopathes face aux enjeux de légitimation et de professionnalité

SPR

  • Fribourg, Suisse, 2024

1 ressource en ligne (419 pages) ; 1 fichier pdf

Thèse: Université de Fribourg (Suisse), 2024

English French This thesis deals with the veterinary profession and animal health through the study of a specific sub section : homeopathic veterinarians. From the perspective of the sociology of professions and professional groups, it examines the place this sub section occupies, its constitution and the therapeutic practices implemented by these minority professionals. Since the emergence of the homeopathic doctrine in the 18th century, the proponents of this therapy have found themselves marginalized within allopathic med icine veterinarians are no exception in this lack of legitimacy.Through an empirical survey of thirty three veterinarians initially trained as allopathic veterinarians and now practising homeopathy twenty in Switzerland (nine men and eleven women) and thirteen in France (ten men and three women), this work aim to stud y the recurring struggles between orthodox and heterodox medical professionals, as struggles of "jurisdiction" in Andrew Abbott's sense. The first part focuses on the creation of associations and training courses implemented to legitimize the segment and its "scientificity". Homeopathic veterinarians face specific professionalization challenges, as they combine the professional socialization of a classical veterinarian with that of a homeopathic veterinarian. The thesis focuses on their biographical and pr ofessional trajectories to show how, when and for what reasons they branch out into a minority practice that is often denigrated by their originalprofession . It also aims at understand ing why and to what extent vets more or less integrate homeopathy into their professional practices. The second part of the thesis explores these distinctive features in greater depth : it then reveal s the existence of two profiles which claim and legitimize professional practices : they either give up conventional medicine and treatments ("purist" homeopathic veterinarians), or resort to them in certain conditions ("plural" veterinarians). Prescribing antibiotic, the possibility of fulfilling the mandate and the mission of the profession are at the heart of the internal tensions that animate this sub segment, but both profiles claim to share the mandate entrusted to the profession: to care for animals. Given these divisions, this group is also exposed to external struggles and issues of legitimacy with other " audiences": these reveal themselves in relations with the veterinarians work in state services, to which the last section of the thesis is devoted. In the end, the veterinary profession as a whole must face up to "new" challenges such as antibiotic resistance, this "silent pandemic" according to the World Health Organization (WHO). While the day-to-day practices of veterinarians are particularly singled out for criticism, the veterinarians who use complementary and alternative medicine in their practice are not the preferred sub segment for fight against this phenomenon. Cette thèse s’intéresse à la profession vétérinaire et à la santé animale à travers l’étude d’un sous-segment particulier : les vétérinaires homéopathes. S’inscrivant dans la perspective de la sociologie des professions et des groupes professionnels, elle questionne la place que ce sous-segment occupe, sa constitution et les pratiques thérapeutiques que mettent en oeuvre ces professionnels minoritaires. Depuis l’émergence de la doctrine homéopathique au XVIIIe siècle, les tenants de cette thérapie se trouvent marginalisés au sein de la médecine allopathique, les vétérinaires n’échappant pas à ce déficit de légitimité. A travers une enquête empirique portant sur trente-trois vétérinaires formés initialement comme vétérinaires allopathes et qui exercent l’homéopathie, – vingt en Suisse (neuf hommes et onze femmes) et treize en France (dix hommes et trois femmes) –, ce travail étudie les luttes récurrentes entre les professionnels tenants de la médecine orthodoxe et hétérodoxe, en tant que luttes de « jurisdiction » au sens d’Andrew Abbott. Une première partie porte attention à la constitution de groupements associatifs et de formations mis en place pour légitimer le segment et sa « scientificité ». Les vétérinaires homéopathes font face à des enjeux de professionnalisation spécifiques puisqu’ils combinent une socialisation professionnelle de vétérinaire classique avec celle de vétérinaire homéopathe. La thèse s’attache à restituer leurs trajectoires biographiques et professionnelles pour montrer comment, quand et pour quelles raisons, ils bifurquent vers une pratique minoritaire, souvent dénigrée par leur profession d’origine, et pour comprendre pourquoi et jusqu’où ils intègrent plus ou moins l’homéopathie dans leurs pratiques professionnelles. Approfondissant ces traits distinctifs, la seconde partie de la thèse montre l’existence de deux profils qui revendiquent et légitiment des pratiques professionnelles et qui soit renoncent aux médicaments et aux traitements conventionnels (les vétérinaires homéopathes « puristes »), soit y recourent dans certains cas (les vétérinaires « pluriels »). La prescription d’antibiotiques, la possibilité de remplir le rôle de la profession avec ou sans, sont au coeur des tensions internes qui animent ce sous-segment mais les deux profils se réclament du mandat confié à la profession : soigner les animaux. Vu ces divisions, ce groupe s’expose aussi à des luttes externes et à des enjeux de légitimation auprès d’autres « auditoires », qui se manifestent dans les relations avec les vétérinaires travaillant dans les services étatiques auxquelles est consacrée la dernière section de la thèse. L’ensemble de la profession vétérinaire doit faire face à de « nouveaux » défis tels que l’antibiorésistance, cette « pandémie silencieuse » selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Si les pratiques quotidiennes des vétérinaires sont particulièrement pointées du doigt, les vétérinaires privilégiant les médecines complémentaires et alternatives dans leur pratique ne se placent toutefois pas comme un sous-segment privilégié pour lutter contre ce phénomène.
Faculty
Faculté des lettres et des sciences humaines
Language
  • French
Classification
Social sciences
Notes
  • Bibliographie
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CC BY
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gold
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