Doctoral thesis

Violence conjugale : incidences et corrélats psychobiologiques sur des dyades mère-enfant = Intimate partner violence : psychobiological impacts and correlates on mother-child dyads

SPR

  • Fribourg, Suisse, [2022]

1 ressource en ligne (145 pages) ; 1 fichier pdf

Thèse: Université de Fribourg (Suisse), 2022

English French In Cameroon, intimate partner violence (IPV) is a reality for more than one woman in three. This stressful and traumatic but culturally tolerated experience is poorly documented. This thesis aims to identify the psychobiological impacts and correlates of this violence on mothers and their children. In a first field study, we examine whether and how the accumulation of trauma experienced by the mother during her childhood, and current intimate partner violence may be associated with psychopathological symptoms in the mother-child dyad. A second field study evaluates the level of stress in mother-child dyads exposed to IPV by measuring the total concentration of cortisol released by the hypothalamic-pituitary-adrenal (HPA) axis during the first hour after awakening, commonly referred to as the Area Under the Curve with respect to the Ground (AUCg). In our third study we synthesize, in the form of a systematic review, the knowledge on the link between maltreatment, including exposure to domestic violence, the occurrence of epigenetic changes, as highlighted by the methylation of the glucocorticoid receptor gene NR3C1 exon 1F, the deregulation of the HPA axis and psychopathological symptoms. For the two field studies, conducted in Cameroon, we recruited 50 mother-child dyads exposed to intimate partner violence and 25 unexposed dyads as control group. We administered seven questionnaires to all mothers and took saliva samples from mothers and children to measure the total concentration of cortisol. For the systematic review, we followed the PRISMA guidelines and consulted the PubMed and Web of Science databases. Our results indicate that intimate partner violence has important psychobiological consequences, in particular: (i) symptoms of anxiety and depression in exposed mothers, associated not only with current violence but also with childhood abuse, and externalized symptoms in their children, mostly delinquent and aggressive behavior, suggesting an intergenerational transmission; (ii) a high level of cortisol concentration in exposed mothers, sometimes modulated by protective factors such as self-esteem and a sense of coherence; (iii) a significant methylation of the NR3C1 gene at the exon 1F level in relation to maltreatment which seems associated with a deregulation of the HPA axis and psychopathological symptoms such as depressive or externalized symptoms. By showing that self-esteem and a sense of coherence can modulate the level of stress and more generally the psychobiological response of women exposed to domestic violence, we provides a valuable indicator for the development of effective psychosocial interventions aimed at preventing and lessening the impact of IPV and at supporting the victims. It also reveals the necessity to adapt the questionnaires and the measurement procedures, all developed by and for research in industrialized countries, to the cultural specificities of other societies. Au Cameroun, la violence conjugale (VC) est une réalité pour plus d’une femme sur trois. Cette expérience, stressante et traumatisante mais culturellement tolérée, est très peu documentée. Cette thèse se propose de cerner les incidences et les corrélats psychobiologiques de cette violence sur les mères et leurs enfants. Dans une première étude de terrain, elle examine si et comment une accumulation des traumatismes vécus par la mère pendant son enfance et la violence conjugale actuelle peut être associée à des symptômes psychopathologiques chez la dyade mère-enfant. Une seconde étude de terrain évalue le niveau de stress chez les dyades mère-enfant exposées à cette violence en mesurant la concentration totale du cortisol libéré par l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) après le réveil, couramment appelée Area Under the Curve with respect to the Ground (AUCg). Enfin, par le biais d’une revue systématique, une troisième étude fait une synthèse des connaissances sur le lien entre la maltraitance qui comprend aussi l'exposition à la violence conjugale, l'apparition de changements épigénétiques mis en évidence par la méthylation du gène du récepteur des glucocorticoïdes NR3C1 exon 1F, la dérégulation de l'axe HPA et les symptômes psychopathologiques. Pour les deux études de terrain, menées au Cameroun, nous avons recruté 50 dyades mère-enfant exposées à la violence conjugale et 25 dyades non exposées comme groupe contrôle. Nous avons administré sept questionnaires à toutes les mères et prélevé des échantillons de salive des mères et des enfants pour mesurer la concentration totale du cortisol. Pour la revue systématique, nous avons suivi les lignes directrices PRISMA et consulté les bases de données PubMed et Web of Science. Nos résultats indiquent que la violence conjugale a des conséquences psychobiologiques importantes, en particulier : (i) des symptômes d'anxiété et de dépression chez les mères exposées, associés à la violence actuelle mais aussi aux abus subis dans leur enfance, et des symptômes externalisés chez leurs enfants, surtout des comportements délinquants et agressifs, ce qui suggère une transmission intergénérationnelle; (ii) un niveau élevé de concentration du cortisol chez les mères exposées, parfois modulé par des facteurs de protection, notamment l’estime de soi et le sens de cohérence ; (iii) une méthylation importante du gène NR3C1 au niveau de l’exon 1F en lien avec la maltraitance qui serait aussi associée à la dérégulation de l'axe HPA et aux symptômes psychopathologiques tels que les symptômes dépressifs ou externalisés. En soulignant que l’estime de soi et le sens de cohérence peuvent moduler le niveau de stress et, plus généralement, la réponse psychobiologique des femmes exposées à la violence conjugale, notre thèse fournit un indicateur précieux pour le développement d'interventions psychosociales efficaces visant autant à prévenir et diminuer les effets de la violence conjugale qu’à soutenir les victimes. Elle révèle aussi la nécessité d’adapter les questionnaires et les procédés de mesure, tous élaborés par et pour la recherche dans les pays industrialisés, aux spécificités culturelles d’autres sociétés.
Faculty
Faculté des lettres et des sciences humaines
Language
  • French
Classification
Psychology
Notes
  • Thèse cumulative
  • Bibliographie
License
CC BY-NC-ND
Open access status
gold
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