Le non-recours à l’hébergement des personnes sans-abri : un acte politique?
SONAR|HES-SO
- Lausanne : HES-SO Master – travail social, 2022
Master of Arts HES-SO en Travail social: HES-SO Master – travail social, 2022
English
French
The study of the non take-up of social benefits has focused for several decades on its managerial dimensions, seeking its causes at the level of the mechanisms and agents in charge of the allocation of benefits. This work, by adopting the “bottom-up” approach of subaltern and postcolonial perspectives, proposes to grasp the “good reasons” that lead some people not to resort. Through the analysis of four comprehensive interviews conducted with people experiencing homelessness in Geneva, it aims to grasp the rational dimension that leads these people not to use – or to use punctually – emergency shelters. These interviews allow us to highlight that the reasons for non take-up can be understood through very concrete purposes for the person, while being part of a network of cognitive rationalities (which allow the individual to give meaning to his experience) and axiological (referring to the morality of the individual). The results of this analysis allow us to break with a pathologizing approach to non take-up which would place the individual in a passive posture with institutions. They thus lead us to grasp the resolutely critical dimensions that non take-up can take on, inviting us to consider its discreetly political dimension.
L’étude du non-recours aux prestations sociales s’est concentrée pendant plusieurs décennies sur ses dimensions gestionnaires, cherchant ses causes au niveau des dispositifs et des agents en charge de l’allocation des prestations. Ce travail, en adoptant l’approche « par le bas » des perspectives subalterne et postcoloniale, propose de saisir les « bonnes raisons » qui amènent certaines personnes à ne pas recourir. À travers l’analyse de quatre entretiens compréhensifs menés auprès de personnes en situation de sans-abrisme à Genève, il vise à saisir la dimension rationnelle qui amène ces personnes à ne pas utiliser – ou à utiliser ponctuellement – les dispositifs d’hébergement d’urgence. Ces entretiens nous permettent de mettre en évidence que les raisons du non-recours peuvent être comprises à travers des finalités très concrètes pour la personne, tout en s’inscrivant dans un réseau de rationalités cognitives (qui permettent à l’individu de donner sens à son vécu) et axiologiques (renvoyant à la morale de l’individu). Les résultats de cette analyse nous permettent de rompre avec une approche pathologisante du non-recours qui placerait l’individu dans une posture passive face aux institutions. Ils nous amènent ainsi à saisir les dimensions résolument critiques que peut prendre le non-recours, nous invitant à considérer sa dimension discrètement politique.
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Language
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Classification
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Social work
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Notes
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- HES-SO Master
- Domaine Travail social
- hesso:mats
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Persistent URL
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https://folia.unifr.ch/global/documents/322372