L'influence des biocides sur la conservation des Naturalia
SONAR|HES-SO
188 f.
Mémoire de diplôme HES: Haute Ecole Arc Conservation-Restauration, 2008
English
French
German
The presence of biocides in the process of protecting natural history collections from pest attacks can lead to health problems and can also have effects on the materials of specimen. This essay attempts to study the influence of pesticides on the conservation of naturalia, which are made of composite organic materials. This mainly includes vertebrates, insects, herbarium collections and specimen in fluids. The history and methods of application of biocides in natural history collections are first presented in this essay. In this case, some of these chemicals not only serve as conservation products, but also as fixatives and preservatives, which means they are part of the fabrication process of specimen. For example, we describe the pesticides composed of arsenic and mercury ; the organic chemicals such as DDT, lindane, DDVP, pyrethroids ; and fumigation treatments using carbon disulfide and formaldehyde. As there are usually very few records on pesticides use and past museum practises, researche – stored data and interviews – and analyses are necessary to identify and study biocides in collections. Persistence of biocides residues can lead to health problems for people in contact with theses chemicals. Therefore, we discuss their toxicity and risk assessment. We also present the effects of pesticides on conservation or degradation of specimen materials. The last theoretical part of this study attempts to state what to do with these contaminated collections. Firstly, it is important that professionals be informed of health hazards and how to mitigate risks. Some security measures and protection equipments are presented. Secondly, we discuss the question of specimen detoxication from technical and ethical points of view. At that time, these treatments allow only partial decontamination and need further studying. Finally we present a practical situation in the Muséum – Jardin des Sciences de Dijon in France. History and methods of application of biocides in this museum were partly discovered through archival researches and interviews. It appears that these results are mostly similar to what has been done in other museums from the XIXe to the XXIe centuries. SEM-EDS analysis could also confirm the presence of arsenic and mercury in two collections. The first basis of a risk assessment study has been established : we list the different scenario of exposure. We also evaluated the air quality in a few rooms through the analysis of volatile organic compounds and aldehydes (GCMS and HPLC). It appeared that, in some places (not opened to public) formaldehyde is present in important quantities. Therefore, we proposed simple security measures. To conclude this essay, we note that the research about biocides in museum’s collections involve the collaboration between specialists. It is also important to add that chemical treatments for pest management should be avoided and when this is not possible, they have to be documented.
La présence de pesticides utilisés dans les collections d’histoire naturelle pour les protéger des nuisibles peut entraîner des problèmes de santé pour les personnes qui y sont exposées, ainsi que différents effets sur les matériaux constitutifs des spécimens. Cette étude a pour but de présenter l’influence des biocides sur la conservation des naturalia composés de matériaux organiques, qualifiés de « spécimens composites complexes ». Il s’agit principalement des vertébrés, des insectes, des collections d’herbiers et des spécimens en fluide. Nous décrivons, en premier lieu, l’histoire et les modes d’utilisation des biocides au sein de ces collections. Dans ce cadre, ces composés ont pour particularité de servir aussi à d’autres fins qu’à la conservation des spécimens ; il s’agit également de fixatifs et/ou de préservatifs qui entrent dans les processus de fabrication des spécimens. La quantité et la diversité de produits et méthodes d’application nous ont amenés à ne considérer que ceux qui étaient ou sont le plus fréquemment employés, tels les composés à base d’arsenic ou de mercure, les produits organiques comme le DDT, le lindane, le DDVP, les pyréthrinoïdes, ou encore les traitements par fumigation à l’aide de disulfure de carbone ou de formaldéhyde. L’utilisation de pesticides dans les musées n’étant généralement pas ou très peu documentée, il convient d’effectuer des recherches afin de les mettre en évidence et de les identifier au sein des collections. Les méthodes et moyens à disposition des professionnels sont décrits. Ce type d’investigation passe généralement par des prospections en archives, ainsi que par un travail d’enquêtes. Des tests microchimiques et/ou des analyses instrumentales sont habituellement nécessaires pour compléter et étayer les premières informations recueillies. La persistance des biocides résiduels pouvant entraîner des effets sur la santé des personnes en contact avec ceux-ci, il est donc important de s’intéresser à leur toxicité. Celle-ci varie selon les caractéristiques physico-chimiques du produit, la dose absorbée, la durée d’exposition, le caractère cumulatif lié à la dose ou aux effets, la voie de pénétration, mais aussi aux paramètres liés à la personne elle-même (état, aptitudes métaboliques, autres produits introduits dans l’organisme). À noter que les composés classés CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) sont à prendre en considération en priorité. Une évaluation de risques sanitaires permet de quantifier la probabilité de survenue de problèmes selon différents scénarios d’exposition ; ce type d’étude étant principalement basé sur des données toxicologiques et épidémiologiques. Ce travail présente également les connaissances actuelles concernant les effets que peuvent avoir les biocides sur les matériaux constitutifs des spécimens. Qu’il s’agisse d’actions conservatives ou destructives, données sont généralement peu détaillées car elles proviennent, pour la plupart, d’observations visuelles. Toutefois, quelques auteurs ont développé des recherches, notamment au sujet de l’influence de certains pesticides sur l’ADN. Nous constatons par ailleurs que la présence de ces produits peut interférer avec certaines études scientifiques spécifiques. Face aux problèmes que posent ces composés chimiques, la dernière partie théorique de cette étude vise à exposer la manière dont peuvent être gérées les collections contaminées. Il apparaît tout d’abord important que les professionnels et leurs responsables puissent être informés des dangers et des mesures de sécurité à appliquer. Aussi, les différents équipements de protection collective et individuelle, ainsi que les conduites à tenir sont passés en revue en fonction des domaines d’activité dans les muséums. Concernant les possibilités d’action au niveau des collections, nous abordons la problématique de la décontamination des spécimens d’un point de vue technique et éthique. Les méthodes de traitement présentées ne permettent que des détoxications partielles ou sont encore en cours d’étude et, à l’heure actuelle, non applicables aux naturalia ou autres objets culturels. De plus, l’aspect éthique de la conservation-restauration nécessite de prendre en compte la particularité de ces collections – constituées de matériaux composites complexes. Le quatrième volet de ce travail développe une étude de cas réalisée au Muséum – Jardin des Sciences de Dijon (MJSD) en France. Des recherches en archives et une série d’enquêtes et d’observations ont permis de retracer partiellement l’histoire et les modes d’utilisation de biocides dans ce muséum. De manière générale, les données recueillies correspondent à ce qui a pu être fait dans d’autres muséums du XIXe au XXIe siècle. Par la suite, la réalisation d’analyses MEB-EDX a notamment confirmé la présence d’arsenic et de mercure dans les collections de mammifères et d’oiseaux, ainsi que dans les réserves de botanique. Les bases préalables à une évaluation de risques sanitaires face à la présence de ces produits toxiques ont été établies. Enfin, une étude préliminaire de la qualité de l’air dans quelques locaux du MJSD a permis d’analyser certains composés organiques volatiles par chromatographie (GCMS et HPLC). Celle-ci révèle principalement que la présence de formaldéhyde, dans des lieux non accessibles au public, se trouve à un taux supérieur aux valeurs d’exposition admissibles. Aussi, des mesures de sécurité ont été préconisées. Une fois mises en application, de nouvelles quantifications devront être réalisées afin de s’assurer de leur efficacité. Nous concluons de ce travail que l’étude des biocides dans les collections de musées implique une collaboration entre spécialistes de différents domaines (professionnels de musées, chimistes, médecins du travail, toxicologues, épidémiologistes, hygiénistes industriels…). Nous mettons également l’accent sur l’importance de la diffusion des informations, tant pour faire progresser la recherche, que pour prévenir l’éventualité de risques d’intoxication. Enfin, il convient de remarquer que, dans la mesure du possible, la mise en oeuvre de traitements chimiques pour lutter contre les nuisibles doit être évitée et, dans le cas contraire, documentée.
In dieser Arbeit wird der Einfluss von Bioziden auf die Konservierung von Naturalia, die aus organischen Materialien zusammengesetzt sind, untersucht. Im Einzelnen wird hier auf Wirbeltiere, Insekten, Herbarien und Naßpräparate eingegangen. Besonders hervorgehoben werden im folgenden auch die Gesundheitsrisiken, denen Mitarbeiter aus musealen Sammlungen im Umgang von mit Bioziden belasteten Naturalien ausgesetzt sind. Die folgende Untersuchung setzt sich aus insgesamt vier Teilen zusammen. Im ersten Teil werden die unterschiedlichen Substanzen, die als Biozide zum konservatorischen Schutz in Sammlungen angewandt wurden, vorgestellt. Die gebräuchlichsten Biozide, wie beispielsweise Arsen, Quecksilber, DDT, Lindan, DDVP, Pyrethroide, Schwefelkohlenstoff und Formaldehyd werden ausführlich dargestellt. Einige dieser chemischen Substanzen wurden auch als Fixative und zur Konservierung für die Herstellung von Präparaten angewandt. In Museum existiert häufig ein erheblicher Mangel an Dokumentation über die vormals ausgebrachten Methoden zur Schädlingsbekämpfung und Konservierung von Exponaten und Präparaten. Deshalb werden verschiedene Möglichkeiten und analytische Methoden, mit denen Biozide identifiziert werden können, vorgestellt. Chemische Substanzen, die Biozide enthalten, haben unterschiedliche Nebenwirkungen. Von großer Dringlichkeit sind die Aspekte der Hygiene und Gesundheit im Umgang mit Bioziden. Darüber hinaus gibt es andere Auswirkungen, die die Sammlungen selbst betreffen. Tatsäschlich können Biozide mit der Zeit Materialien schädigen. Dies kann sich auch negativ auf wissenschaftliche Beobachtungen und Untersuchungen auswirken. Dieser Themenbereich wird im zweiten Teil behandelt. Der dritte Teil beschäftigt sich mit durch Biozide verunreinigten Sammlungen und den Möglichkeiten letztere zu behandeln. Zum einen werden Methoden und Ausrüstungen für den sicheren Umgang von mit Bioziden belasteten Sammlungen dargestellt. In einem weiteren Schritt werden technische und ethische Aspekte der Dekontamination von Sammlungen diskutiert. Der theoretische Teil dieser vorliegenden Arbeit befindet sich in den ersten drei Abschnitten. Im vierten und letzten Teil wird in einem Fallbeispiel das Muséum – Jardin des Sciences de Dijon (MJSD) in Frankreich vorgestellt. Die Geschichte der dort angewandten Methoden und zur Anwendung gekommenen Substanzen zur Konservierung von Naturalia wird, soweit es die Dokumentation am MJSD zuläßt, aufgezeigt. Ergänzend konnte mit Hilfe der Raster-Elektronen-Mikroskopie (REM) die Anwesenheit von Arsen und Quecksilber in zwei Sammlungen bestätigen werden. Erste Analysen der Raumluft in den Depots des MJSD, durchgeführt mit der Gaschromatographie und der Hochleistungsflüssigkeitschromatographie (GCMS und HPLC), haben gezeigt, dass es hohe Belastungen durch Formaldehyd und andere organische flüchtige Verbindungen gibt. Diese Depots sind für den Besucherverkehr nicht zugänglich. Hier werden einfache Massnahmen zur Verbesserung des Raumklimas vorgeschlagen. Es wird empfohlen chemischen Behandlungen von Sammlungsobjekten und Präparaten möglichst auszuweichen und sämtliche zur Anwendung gekommenen Maßnahmen lückenlos zu dokumentieren. Abschließend wird darauf hingewiesen, dass weitergehende Forschungsarbeiten über die in Museen angewandten Biozide interdisziplinär von den unterschiedlichsten Spezialisten und Berufsgruppen vorangetrieben werden sollten.
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Language
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Classification
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Arts, entertainment, sport
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Notes
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- Orientation objets archéologiques et ethnographiques
- Haute Ecole Arc Conservation-Restauration Neuchâtel
- hesso:hearc-cor
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License
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License undefined
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Identifiers
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RERO DOC
277821
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RERO
R007420124
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Persistent URL
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https://folia.unifr.ch/global/documents/313459